Intelligence Artificielle

RÉVOLUTION

La mobilité par le développement des voies de communication (route, fleuve, mer et air) ainsi que la sécurité de toutes et tous qui en découle, furent des chantiers majeurs pour Jacques Barrot durant son mandat de commissaire européen au transport.

C’était une de ses convictions profondes. Les territoires de sa Haute-Loire comme ceux de l’Union Européenne ne pouvaient se développer qu’avec des réseaux routiers, autoroutiers, fluviaux, maritimes, aériens, fiables et sécurisés.

À titre d’exemple, il mit en place l’Open Sky avec les USA, s’attacha à établir une liste noire de toutes les compagnies aériennes douteuses et créa le prix de la sécurité routière qui perdura jusqu’à la fin du mandat de celle qui lui succéda, Madame Violetta Bulc.

Cependant sa plus grande préoccupation restait la sauvegarde de la souveraineté européenne par la protection et la défense de nos territoires réels et virtuels car, à ses yeux, face aux autres puissances, l’Europe allait être confrontée à des défis mettant en danger son indépendance de réflexion, de vision et d’action.

Quant à tout ce qui touchait aux données des presque 500 000 millions d’européens, son rêve était de donner l’exemple pour mettre en place les fondations de futurs Google et Amazon européens.

Son objectif restait toujours le même, plus d’autonomie à l’égard des autres continents pour garder notre libre-arbitre, notre liberté de penser, d’agir et de réagir.

N’avons-nous pas distribué nos données avec engouement et enthousiaste, une sorte de grand banquet ouvert gracieusement offert à qui voudrait bien se servir, et pour avoir quoi en retour ?

Pour bénéficier par exemple de musique, de films, d’échanges de message ou de photos soi-disant gratuits avec peu à peu toutes sortes de services facturés sans pour autant garder la main sur nos propres informations privées.

Que dire des fausses nouvelles, des fausses vidéos, de ces fameuses fakes news qui se propagent et sont devenues plus vraies que nature grâce à l’IA. Elles ne sont que la pointe de l’iceberg et les prémices d’une désinformation et d’une manipulation des données à une plus grande échelle.

Nous sommes face à un réel danger sociétal, social et environnemental pour tout à chacun. Rien ni personne n’est épargné, ni les populations, ni les agglomérations, ni les entreprises, ni les administrations, ni les hôpitaux, ni les élections, ni les forces de l’ordre, ni nos armées, … .

Que comptons-nous faire contre ce sentiment d’insécurité qui se développe dans tous les esprits ? N’est-il pas devenu une réalité au quotidien pour trop d’entre-nous ?

Schématiquement, la peur bloque le néocortex et notre capacité à raisonner. Notre système limbique prend ensuite le dessus.

C’est alors qu’une multitude d’émotion submerge l’être humain. Et ce dernier peut réagir avec violence et une haine incontrôlable et incontrôlées. N’est-ce pas ce à quoi nous assistons en 2025 et depuis plusieurs années ? Le constat est sévère tant dans nos villes qu’à nos frontières.

En 2006, le raisonnement de Jacques Barrot était simple. Si nous dépendions d’un autre état pour la géolocalisation des personnes, des bâtiments, de nos allées et venues sur terre, sur mer et dans les airs, comment pourrions-nous être en sécurité et décider de notre destin avec cet humanisme qui lui était si cher ?

Quelle clairvoyance que de s’attacher à lancer nos propres satellites européens. Il s’investit semaine après semaine avec une énergie et une ténacité incroyables durant plus d’un an et demi pour obtenir le financement de sa vision, la création d’un système global de radionavigation par satellite européen.

Galileo devint réalité fin avril 2008.

Galileo a permis à l’Union Européenne d’asseoir les bases de son indépendance stratégique pour ne plus être obligée de recourir au GPS - Global Positionning System - américain. Il assure une géolocalisation pour les civiles plus rapide et plus précise.

A titre d’information, le service commercial de Galileo a été ouvert fin 2016 et ce n’est qu’en 2022 que tous les nouveaux mobiles commercialisés en Europe se doivent d’être compatibles avec Galileo.

Que de temps perdus par manque de financement plus conséquent. Ne recommençons pas les mêmes errements avec l’IA. En France, nous avons tous les spécialistes qui nous préviennent et nous avons les cerveaux et les ressources humaines pour faire parti du peloton de tête.

Le rapport de Cédric Villani sur l’IA, publié en mars 2018 est là tous les jours pour nous le rappeler.

Est-ce bien raisonnable de continuer à former, comme durant toutes ces années passées, des femmes et des hommes hautement qualifiés qui n’ont d’autres choix que de s’expatrier pour trouver un job à la hauteur de leurs connaissances dans le domaine de l’IA comme dans celui de la sécurité cybernétique ?

A l’époque, ce qu’il craignait le plus c’était les attaques cybernétiques perturbant le trafic ferroviaire et aérien européen.

Pourquoi ne prenons-nous la juste mesure des montants investis en dizaine voire en centaine de milliard dédiés à l’IA, Outre-Atlantique, en Chine sans oublier l’Inde ?

Les quelques milliards prévus pour l’IA à Bruxelles n’y suffiront pas. Ils nous manquent des Jacques Barrot à la Commission Européenne. Qu’attendons-nous pour investir massivement dans l’Intelligence Artificielle, la fin de la guerre de l’Ukraine ?

RÉVEILLONS-NOUS !